· Natale Foata · Startup · 6 min
Épisode 1 : Comment une conversation entre amis est devenue une Marketplace pour artisan
Comment je suis passé de Freelande Data Engineer à Fondateur de Startup, retour sur la genèse de Marty et les leçons apprises.

Je ne cherchais pas à créer un SaaS. Mais une remarque, presque banale, a tout changé. Voici comment cette idée s’est transformée en Marty.
Comme beaucoup, je pensais que les fondateurs d’une société partaient d’une idée géniale, et créaient une société à partir de là. Qu’il suffisait d’avoir cette fameuse idée (que je m’efforçais de trouver depuis plusieurs années) et d’ensuite la mettre en œuvre.
Une sorte d’Eureka des temps modernes !
Avec du recul j’ai pu constater que dans notre cas nous sommes partis d’un concept très vague qui a été affiné au fil des itérations afin de résoudre un vrai problème pour nos utilisateurs.
Une évidence pour un entrepreneur chevronné ! Un chemin nécessaire lors de la création de son premier business !
Voici comment notre idée a évolué, et surtout ce que j’en ai appris pour vous aider à éviter les mêmes pièges !
L’opportunité qui change tout
Le point de départ ne vient même pas de moi. Le sujet des artisans est arrivé par des amis, proches de ce milieu.
Deux phrases m’ont marqué :
- “Ça serait bien de pouvoir voir les artisans sur une carte comme les appartements sur Seloger”
- “Il n’existe pas d’équivalent à Doctolib pour les artisans, il y a une place à prendre”
Sur le coup, ces idées ne m’ont pas intéressé : trop larges et éloignées de mes compétences. Plus tard nous comprendrions qu’imaginer un artisan passer ses journées derrière un agenda en ligne n’était pas réaliste !
Dans ce secteur, les retards se comptent en jours, pas en minutes !
Le déclic : Fin 2024, avec l’explosion des LLM, j’imagine une solution qui simplifie la vie des deux côtés : Un système capable de gérer les prises de rendez-vous automatiquement par SMS, sans forcer l’artisan à changer ses habitudes.
À ce moment-là, le challenge technique me prend aux tripes et je me dis : il y a une vraie opportunité.
Valider une idée (en le faisant mieux que nous)
Avec mon associé de l’époque, nous décidons de creuser sérieusement.
Ce que nous avons bien fait :
- 15 interviews d’artisans (charpentier, dirigeant de société d’aménagement, plombiers)
- Questions ouvertes sur leurs frustrations
- Analyse des outils utilisés
👉 Ces échanges nous ont permis d’obtenir des infos concrètes, impossibles à trouver dans un rapport PDF.
Les problèmes récurrents :
- Charge administrative importante
- Manque de temps pour gérer la visibilité (site, réseaux sociaux)
- Dépendance à des plateformes de leads chères et peu qualitatives
Nous avons complété par une étude macro, une analyse concurrentielle et des interviews côté clients.
On a voulu tout résoudre (visibilité, administratif, relation client), avec un seul produit.
Sur le papier c’était séduisant, mais en réalité c’était irréalisable en bootstrap à deux !
💡 Apprentissage : Vouloir faire “le produit parfait” est une illusion.
Mieux vaut faire très bien une seule chose.
Mes premiers choix stratégiques
Face à cette ambition, j’ai pris le temps de designer un produit répondant à tous ces besoins et de le découper en briques fonctionnelles que je pourrais développer dans l’ordre.
Mes priorités de l’époque :
- Un Code propre avant tout : éviter une dette technique importante dès le départ
- Vitesse de mise sur le marché : 3 mois pour le MVP afin d’être sur le marché le plus rapidement possible.
- Scope large : visibilité, administratif et relation client.
Rapidement, j’ai compris qu’il fallait changer de stratégie : Se concentrer uniquement sur la visibilité des artisans et reporter tout le reste.
Une décision qui a clarifié notre message et accéléré notre développement.
💡 Conseil : Si vous avez une idée trop large, réduisez le scope, vous gagnerez en clarté et en chances de réussir ! Validez toujours ça auprès de vos utilisateurs potentiels.
De freelance à fondateur : le grand saut
Cette phase tombait bien : j’avais fini ma mission freelance et pouvais me consacrer 100% à Marty.
Mais j’ai vite découvert une différence importante :
- En freelance Data/IA : Je vendais une compétence à quelqu’un qui savait ce qu’elle valait et qui avait un ROI clair en tête.
- En tant que founder : Il faut convaincre… sans preuve. Et vendre un produit, c’est bien plus dur.
Côté technique, ça voulait dire gérer tout :
- UI / UX (et deux fois pour le mobile)
- Backend complet
- Infra from scratch
🔥 Victoire perso : Il n’y avait personne derrière moi. Si je ne le faisais pas, ça ne se faisait pas. J’ai dû être sur toutes les couches : produit, front, back, déploiement, data.
En 3 mois, j’avais construit un produit complet. Pas parce que j’étais full-stack à la base, mais parce que je n’avais pas le choix. Et honnêtement ? Cette montée en compétences a été un des plus gros apports de cette aventure.
L’entourage : un levier… et un défi
Un point auquel je ne m’attendais pas : l’impact de l’entourage.
Quand vous lancez un projet, vos proches réagissent. Et pas toujours comme prévu.
Deux attitudes fréquentes :
- Le soutien inquiet : “C’est courageux… mais tu es sûr ?” → Bienveillant, mais rempli de doutes.
- L’incompréhension : “Pourquoi quitter une situation stable ?” → Jusqu’à ce que ça marche, certains voient ça comme un passe-temps.
💡 Ce que j’ai appris : Votre entourage veut vous aider, mais projette ses craintes.
Ne cherchez pas à convaincre tout le monde. Entourez-vous de personnes qui comprennent le chemin entrepreneurial (communautés, fondateurs).
Leur énergie vous portera.
Et si demain vous voyez un entrepreneur, soyez bienveillants avec lui … ça peut changer son business croyez-moi !
Ce que j’ai retenu de cette première phase
✅ Les points forts :
- Passer de l’idée à l’action
- Accepter de pivoter
- Monter en compétence (full-stack, mindset produit)
❌ Ce que j’aurais fait autrement :
- Réduire le scope dès le départ
- Revalider chaque pivot avec le terrain
- Mieux anticiper la transition freelance → founder
🎯 Mes conseils si vous vous lancez :
- Focalisez-vous sur UN problème majeur
- Testez chaque hypothèse avec le terrain
- Préparez la transition mentale (revenus, entourage)
- Gardez une réserve financière pour apprendre sereinement
- Fixez un cadre temporel et des objectifs clairs
Oui, c’est un défi énorme. Mais ce que j’ai gagné vaut largement les nuits blanches : apprendre à livrer vite, convaincre, construire… Bref, passer d’exécutant à créateur. Et ça, aucune mission freelance ne me l’aurait appris.
Vous avez une idée de boîte ? Ne procrastinez pas !
Voici 3 étapes pour commencer à la valider dès cette semaine :
✅ Parlez à 3 personnes concernées.
- Pas pour présenter votre idée, mais pour écouter leurs frustrations.
📝 Notez vos observations
- Quels problèmes ?
- Pour qui ?
- Pourquoi maintenant ?
- Seraient-ils prêts à payer ?
🎯 Fixez-vous un objectif testable en 2 semaines
- Exemple : 10 interviews, 1 landing page rapide, des pré-inscriptions.
👉 L’un des plus grands atouts d’une startup, c’est sa vitesse.
Soyez rapides, itérez, comprenez votre public… et ne construisez rien avant d’avoir validé que le besoin est réel et que les gens sont prêts à payer.
💡 Si vous voulez gagner du temps, regardez les vidéos des meilleurs sur la chaîne YouTube du Y Combinator. C’est une mine d’or pour comprendre ce qu’il faut faire (et éviter) dès le départ.
La suite de cette série
Dans les prochains articles, je vous détaillerai :
- 🎯 “D’une idée floue à un vrai produit” - Mon retour d’expérience sur la mise création du produit from scratch.
- ⚡ “Solo founder tech : comment choisir sa stack et poser des bases saines” - framework front , choix d’architecture, provider IA, …
📩 Si ces sujets vous intéressent, contactez-moi par mail ou suivez-moi sur LinkedIn pour ne rien rater !
L’objectif de cette série ? Partager mes apprentissages concrets pour aider d’autres créateurs et leur éviter les mêmes erreurs. Chaque article sera actionnable !